Historique de l'association
Les
statuts de l'APJ déposés le 2 février 1914
Le
2 février 1914, les statuts de l'Association professionnelle
des journalistes sont déposés à la préfecture,
à Arras. Elle est enregistrée sous le numéro
92. La genèse de cette association, type Loi 1901, remonte
à l'année précédente. Le 13 mars
1913, un groupe de journalistes se réunit au café
de la Paix, à Arras. Il décide de se constituer
en association.
Est nommé président d'honneur Charles Quettier,
rédacteur en chef de "La France du Nord", à
Boulogne ; président Louis Huyghe, rédacteur en
chef de "L’Avenir d’Arras et du Pas-de-Calais".
Les vice-présidents sont Camille Claus, rédacteur
en chef du "Mémorial artésien" à
Saint-Omer ; et Maurice Masselis, secrétaire de rédaction
au "Petit Calaisis". Le secrétaire : George
Lequette, rédacteur au "Courrier du Pas-de-Calais"
à Arras. Le trésorier : André Sorant, rédacteur
à "L’Avenir d’Arras".
Les autres membres fondateurs sont Louis Follet, rédacteur
au "Mémorial", Eugène Armand, rédacteur
au "Télégramme du Pas-de-Calais" à
Montreuil.
Première
Guerre mondiale
1916
: l'APJ obtient 1
000 F pour des colis aux journalistes mobilisés ou prisonniers
Trente-cinq journalistes adhèrent, au moins verbalement.
Mais à la fin du premier exercice, six membres avaient
payé leur cotisation de six francs. Ce qui posa quelques
problèmes au trésorier, ses dépenses s’élevaient
à 61,45 francs. L’histoire ne dit pas si l’association
continua d’être débitrice car l’assemblée
générale, prévue en 1914, fut annulée.
La guerre dispersa tous les membres.
En 1916, Camille Claus, qui était devenu président
au début de l’année, obtient du gouvernement
la somme de 1 000 F. Cette subvention lui permit d’envoyer
des colis aux journalistes mobilisés ou prisonnier.
Deux
membres victimes de la Première Guerre mondiale
La
tourmente passée, les journaux reparurent. Deux de ses
membres avaient disparus : le capitaine Paul DERON, rédacteur
en chef du "Courrier du Pas-de-Calais", tombé
sur le champ de bataille, et le sergent André Sorant,
trésorier de l’association, mort des suites d'une
maladie contractée au front. Camille Claus battit le
rappel. Le 17 septembre 1922, à Saint-Omer, une réunion
était programmée afin de permettre la renaissance
de l’association dont le but était de créer
et d’entretenir les liens de confraternité et d’estime,
de défendre nos intérêts professionnels
et d’apporter entre les journalistes une aide matérielle
et morale.
A peine éveillée, l’association tomba dans
un profond sommeil. Il fallu onze années pour la voir
se reconstituer.
Les
années 1930
La banque de l'APJ fait faillite,
un mal pour un bien ?
Le
10 décembre 1933, l'APJ renaissait à Arras. Georges
Cieren, rédacteur en chef de "L’Indépendant
de Saint-Omer" était nommé président
; Camille Hollart, rédacteur à "La Dépêche
à Arras" et Maurange, du "Phare de calais"
vice-présidents ; Dupont secrétaire ; Minet trésorier.
Nouveaux membres : Paul Hardy et Jean Gossin.
En 1934, l’avoir de l’association – soit 6
000 F – disparaît dans la faillite de la banque
Cammas-Masset, où les fonds ont été placés.
Le président G. Cieren informe les 8 membres présents
à l’assemblée générale qui
a lieu le 20 janvier 1935 à Saint-Omer. La banqueroute
a laissé des traces. Les journalistes profitent de l’événement
pour s’affranchir, au sein de l’association, de
la tutelle des patrons, car jusqu’alors ceux-ci en avaient
toujours eu la responsabilité.
L’année
1936 marque un tournant
Le
20 décembre 1936, l’assemblée générale
à Saint-Omer marque un tournant. Vingt-cinq jeunes viennent
y donner leur adhésion. Le nombre des membres du conseil
d’administration est porté à 9 pour que
chaque ville et chaque journal soient représentés.
Sont élus Drode (Courrier du Pas-de-Calais), Fourrier
(Télégramme), Hollart (La Dépêche),
Lequette (courrier), Lesieux (L’Echo du Nord), Mahieux
(idem), Maurange (Le Phare), Pauchet (Télégramme),
Sauvage (Télégramme). Georges Cieren, qui a remis
sa démission de président, confie l’actif
de la trésorerie dont il avait aussi la charge –
2 440,50 F – à son successeur Camille Hollart.
Le nouveau comité édite pour la première
fois un bulletin de liaison et crée une caisse de solidarité.
Les sections organisent des fêtes et des soirées.
Un gala organisé au casino d’Arras rapporte 3 600
F. La section de Béthune (10 600 F) l’imite puis
celle de Boulogne-sur-Mer (4 500f). Des cartes de membres honoraires
(20 F) procurent de substantielles recettes. Marcel Osteux enregistre
de fortes rentrées de fonds au cours de l’exercice
1938-1939. La trésorerie n’a jamais été
aussi florissante.
Une condition est désormais nécessaire pour appartenir
à l’association : il faut être titulaire
de la carte d’identité professionnelle qu’à
instituée la loi du 29 mars 1935.
Seconde
Guerre mondiale
Et
bientôt la paralysie
L’avenir
des vieux journalistes préoccupe les dirigeants de l’association.
L’un d’eux lance l’idée d’une
loterie. Mais la guerre éclate et la tombola tombe aux
oubliettes. Bon nombre de journalistes sont mobilisés.
Raoul Douette est tué par une mine le 6 juin 1940. Robert
Villain et Arnaud de Corbie, deux de ses camarades du Télégramme,
appartenant à la même unité, aide à
l’ensevelir.
Le président, Camille Hollart, continue d’assurer
une liaison entre l’association et les mobilisés
auxquels il adresse des mandats. Malheureusement, il meurt le
16 1942, à l’âge de 79 ans. A. Mahieu et
Marcel Osteux prennent le relais mais les événements
réduisent toute l’activité du conseil d’administration.
Les
années 1950
Relance
autour d’une nouvelle génération de journalistes
Au
lendemain de la guerre, l’association reprend ses activités.
De nombreux jeunes journalistes viennent la renforcer. Cette
nouvelle génération lui donne une impulsion dont
les effets se sont ressentis pendant trois décennies.
En 1947, A. Mahieu qui était secrétaire avant
la guerre assume la présidence. Il quitte ses fonctions
quelques années plus tard pour raison de santé.
Jean Prévost, de Béthune, lui succède en
1952. Les quotidiens régionaux renforcent les équipes
en place et ouvrent des rédactions détachées.
En 1953, à l’assemblée générale
à Calais, le nombre d’administrateurs passe de
9 à 12. Jean Prévost (La Croix du Nord, Béthune)
est élu président. Les vice-présidents
sont Pierre Sauvage (Le Journal de Boulogne) et André
Trognon (Nord-Matin, Arras). Kléber Deberles (La Voix
du Nord Bruay) est secrétaire. Fernand Varlet (Nord-Matin
Lens) trésorier. Le conseil d’administration est
composé de Guy Bataille (VDN Boulogne), Robert Chaussois
(VDN Calais), Debray (NE Arras), Albert Fourrier (VDN Montreuil),
Gustave Honoré (VDN Saint-Pol), Hervé Josse (Le
Journal, Hesdin), Victor Manchart (VDN, Saint-Omer).
A la suite de départs, on voit arriver en 1954 Hubert
Fourrier (VDN Boulogne), Charles Sockeel (Le Journal, Boulogne),
Marcel Vanneville (La Croix, Lens). Michel Chombart (Le Journal,
Boulogne) en 1957, Henri François (Nord Littoral Calais),
Robert Bernard (Nord-Matin, Saint-Omer) en 1958, Jean Hemery
(Nord-Matin Béthune) en 1959, Jean Lambert (Libre Artois,
Arras) et Albert Leroy (VDN, Montreuil en 1960).
Le
rôle social de l’AJP financé par la tombola
Au
cours de cette période, l’association vivra intensément.
Chaque section se fait un devoir d’alimenter la caisse
d’entraide. Car plusieurs vieux journalistes se trouvent
dans une situation précaire. Pour eux, l’association
renforce l’allocation de dignité. Aux anciens,
elle offre la possibilité de vivre décemment.
Dans les plus fortes sections, des séances de cinéma
et de théâtre sont organisées. Mais les
besoins financiers sont importants. Germe alors l’idée
d’une souscription tombola. On en avait parlé en
1939. La guerre avait empêché de la réaliser.
Albert Fourrier encourage le conseil d’administration.
L’équipe Varlet-Deberles s’emploie à
lui donner forme.
En 1954, la première souscription tombola est lancée.
Grâce à ses deux voitures – une dyna Panhard
et une 2 CV Citroën, elle remporte un succès considérable.
Le tirage a lieu à Arras au cours d’une soirée
mémorable. Le bénéfice est substantiel,
l’initiative sera renouvelée tous les deux ans.
En vingt mois, l’association peut se permettre de verser
1 700 000 F sous forme d’allocations de dignité
et de secours. Chaque retraité reçoit une somme
de 50 000 F par an. Voire plus dans certains cas. Les veuves
de journaliste reçoivent une aide. L’association
joue pleinement son rôle social. De 1954 à 1969,
le billet coûte 1 F. En 1971, il a été porté
à 2 F. En raison de l’inflation qui a fait doubler
le prix des voitures en quatre ans, le montant du billet est
révisé. La vente la plus forte a été
enregistrée en 1957 avec 94 486 billets vendus. La plus
faible en 1972 avec 43 509 billets vendus. En 1967, deux souscriptions
ont été lancées la même année.
Au total, 23 voitures ont été gagnées :
une Dyna-Panhard (1955) une 2 CV (1955), une Trianon (1957),
une Aronde (1957), une 403 (1959), une Dauphine (1959), une
404 (1961), une Simca P 60 (1961), deux Ford Consul (1963, 1965),
une Simca 1000 (1963), deux Autobianchi (1968), une Ford Capri
(1970), une Ford Escort (1970), 8 Renault 5 (1972, 1974, 1976).
En 1956, la date de l’assemblée générale
est fixée le 30 avril car les quotidiens ne paraissent
pas le lendemain, jour du 1er mai. Cette même année,
les épouses sont admises au déjeuner amical. Les
frais seront supportés par leur conjoint. En 1958, l’association
compte 48 journalistes ; 71 en en 1970 ; 96 en 1976.
L’idée
d’une fédération Nord–Pas-de-Calais–Picardie
avorte
Le
19 octobre 1957, à Saint-Quentin, il est question de
la création d’une fédération regroupant
les associations du Nord, du Pas-de-Calais et de la Picardie.
Les trois groupements se réunissent à Arras le
1er mars 1958. Léon Larose et Sairaison pour le Nord,
Bocquillon pour la Picardie, Prévost, Hubert Fourrier,
A. Trognon, K. Deberles et F. Varlet pour le Pas-de-Calais.
Elle aurait pour objectif : 1) venir en aide aux retraités
de la profession ; 2) elle interviendrait toute les fois qu’un
journaliste serait au chômage pour lui procurer un poste
; 3) elle ferait respecter les droits des journalistes. Faute
de persévérance, ce projet avorte.
Les
années 1960
Suite
au décès de Jean Prévost, Fernard Varlet
président
Le
30 octobre 1960, l’association perd son président
Jean Prévost. Il avait 59 ans. Le 17 mars 1961, Fernand
Varlet lui succède. A son initiative, les statuts de
l’association sont révisés le 30 avril 1962.
Les retraités deviennent (au lieu de peuvent devenir)
membres honoraires. D’autre part, nul membre actif de
l’association ne pourra se prévaloir de son appartenance
à celle-ci à des fins politiques ou commerciales.
Le conseil d’administration se renouvelle peu à
peu. Il enregistre l’élection en son sein de Robert
Lassus (RTL), de Michel Derumaux (Journal de Boulogne) en 1961,
Ladislas Kwarczinski, (quotidien d’expression polonaise
Narodowiec, Lens) en 1964, de Michel Dupuis (VDN, Arras), Jacques
Hannebique (Nord-Matin, Arras) en 1965 ; de Guy Lefebvre (VDN
Boulogne) en 1966 ; Jean Gossin (VDN, Calais) et Julien Splingart
(Nord-Matin, Hénin) en 1968.
Appelé à occuper des d’importantes fonctions
à son journal, Fernand Varlet quitte le Pas-de-Calais.
Le conseil d’administration le nomme président
d’honneur le 14 mai 1968. Kléber Deberles est élu
président ce jour-là.
Les
années 1970
L'ère
Kléber Deberles,
l’APJ devient l’AJP
Peu
après, le signe de l’association est contesté.
Association professionnelle de journaliste ou association de
journalistes professionnels, tel est la question. Une longue
discussion s’ensuit. Finalement, après l’analyse
des points de vue, le conseil d’administration puis l’assemblée
générale – en 1970 à Wimereux –
considère que l’épithète (association)
« professionnelle » se justifiait à une époque
où les regroupements de défense, les syndicats
par exemple, n’existaient pas. Il s’appliquerait
plutôt à des associations représentant des
spécialités (journalistes parlementaires, sportifs,
économiques, etc.), alors que les membres de l’association
- presque tous rédacteurs détachés –
sont des journalistes polyvalents.
Le cas des retraités, qui ont l’impression d’être
mis à l’écart, se résout avec la
création d’un collège spécial au
sein du conseil d’administration. Leur représentant
sera élu pour trois ans, à bulletin secret. Le
nom d’Albert Leroy sort de l’urne.
Désormais, l’association des journalistes professionnels
aura un conseil formé de deux collèges, l’un
comprenant des actifs, de douze membres : l’autre les
retraités avec un représentant. Ces modifications
seront enregistrées au Journal officiel.
L’activité de l’association est intense.
Dans la plupart des sections, des séances de cinéma
et des bals sont organisés, indépendamment des
souscriptions. Une délégation rencontre le nouveau
préfet et les rédacteurs en chef des quotidiens
régionaux. Le conseil, où sont entrés A.
Verley (1969), L. Deretz (1970), H. Tieffry, L. Ledoux (1971)
vient en aide à des journalistes qui ont perdu leur emploi.
C’est là une des raison d’exister de l’association.
Le
60e anniversaire
Le
60e anniversaire sera fêté de manière spectaculaire.
L’association offre à ses membres et aux épouses
un voyage en Angleterre, le 30 avril 1974.
En 1975, ce sera la journée à Bruges. En 1976,
ce sera à Bruxelles, où la petite centaine de
journalistes adhérents seront les hôtes de la communauté
européenne. L’association verse 6 000 F pour ses
retraités, 200 F lors d’un mariage ou d’une
naissance. En 1977, l’association jettera l’ancre
à Boulogne à l’occasion de l’assemblée
générale.
Concours
La Presse à l'école
Un grand concours « La Presse à l’école
» demandera deux années de préparation pour
aboutir en 1975.
Sous
la présidence de Kléber Deberles, la situation
professionnelle des journalistes s’étant améliorée,
les orientations de l’association évoluent. L’allocation
vacances et l’allocation dignité sont supprimées,
au profit d’une politique culturelle. Cette ambition remonte
au milieu des années 1950. Dans les années 1970,
Kléber Deberles écrit au Président de la
République pour obtenir l’autorisation d’organiser
un concours dans les écoles. C’était le
fameux projet de la presse à l’école qui
voyait le jour, avec l’aide de l’inspection académique
d’Arras. Après le concours dans les écoles
primaires, il y a eu le concours dans les collèges puis
le concours d’orthographe dans les lycées.
Les voyages, qui permettent aux membres de l’association
et leur conjoint de se retrouver, se poursuivent (Kent en 1974
et 1984, Bruges en 1975…)
Lorsque Kleber Deberles quitte la présidence, en 1989,
le conseil d’administration est composé de Fernand
Varlet, président d’honneur ; Kléber Deberles,
président ; Dominique Potier (Nord-Matin, Lens), vice-président
; Dominique Arnaud (VDN, Boulogne), secrétaire ; Jean
Petit (L’Agriculture du Pas-de-Calais/Horizon 59), trésorier
; Bernard Barron (Nord-Littoral, Calais), Jean-Claude Dhollande
(VDN, Saint-Pol), Gérard Grosse (VDN, Lens), Fernand
Leroy (VDN, Calais), Daniel Lhopital (VDN, Arras) ? Eug7ne Modacque
(VDN, Liévin), André Pelletier (VDN Béthune),
Jacques Tanche (VDN, Saint-Omer). Philippe Mazure (L’Abeille
de la Ternois, Hesdin) se porte candidat.
Les
années 1980 (à suivre)
Les
années 1990 (à suivre)
Les
années 2000 (à suivre)
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Ont
ensuite assumé la présidence de l’AJP :
Marco Verriest (VDN, Arras)
Danièle Bécu (VDN, Arras)
Bernard Queste (VDN, Saint-Pol) 2004 - 2005
Jean-Marc Szuba (VDN, Saint-Omer), à partir du 22 septembre
2005